
… Et comment en sortir ?
Tout d’abord, je pense que seule une définition de la perversion narcissique et manipulatrice est envisageable, les personnes qui en sont atteintes, l’étant à des niveaux différents, qui peuvent aller d’une légère tendance perverse à un sadisme complet.
Il s’agit d’un comportement pathologique totalement insidieux, mais d’une violence inouïe. La personne qui en est atteinte, tournée sur elle-même au point de l’obsession, ne pense qu’à sa toute-jouissance, et pour la satisfaire, transforme l’autre en objet. L’objectif est d’obtenir un contrôle sur l’affection, l’attention et la disponibilité de l’autre.
Parlons de MANIPULATION !!!
Une recherche sans relâche de l’autre avec simultanément un désir intense de le nier, tout en le soumettant, l’avilissant, l’exploitant pour se valoriser à ses dépens. Incapable d’empathie et dénuée de culpabilité, les sensations de l’autre lui sont étrangères, étant totalement inconsciente de blesser, gruger ou manipuler…
Il est difficile pour les victimes de reconnaître aux premiers abords une personne ayant ce type de comportement. Car son apparence est extrêmement sournoise et trompeuse, la personne abordant l’autre sous l’angle de la séduction doublée d’une apparente sincérité, pleine d’empathie. Pour cela, elle va utiliser la tactique des fausses confidences pour obtenir en retour des confidences forcées, pour parvenir ensuite à banaliser des situations ainsi que des actes graves, en profanant la pudeur et l’intimité de sa victime.
Cette personne va par alternance incessante, flatter, dire à l’autre qu’elle l’aime, puis d’un coup va lui citer toute une liste de raisons pour ne pas l’aimer ou lui montrer qu’il n’est pas correct, agir d’une certaine manière et créer des situations ou évènements pour montrer à l’autre qu’il n’a pas de valeur, qu’il n’est pas essentiel dans la relation. Par exemple, elle fera tout ce qu’il faut pour que l’autre finisse par se mettre en colère face à elle, même en public, puis retournera cette réaction de défense contre la victime elle-même. Elle profitera de la situation pour affirmer que l’autre révèle enfin son vrai visage, venant d’apporter la preuve de son dysfonctionnement et de son manque de self-contrôle. Elle est aussi totalement incapable de reconnaître ses torts, reprochant par contre à l’autre d’être coupable de torts qui sont en réalité les siens. Elle ne présente évidemment jamais ses excuses, ses réponses étant toujours du style : « Moi ? Mais je n’ai rien fait, ce n’est pas ma faute… ! ». Et puis surtout, elle reviendra en force, à grands renforts de séduction et de gentillesse voilée dès que la victime fera mine de vouloir s’éloigner…!
Une fois cette relation installée, il est extrêmement difficile pour les victimes de s’en débarrasser, de par leur propre mode de fonctionnement en priorité. Car les victimes de ces personnes perverses, narcissiques et manipulatrices ont toutes des traits en commun. Elles sont généreuses, sincères, ouvertes aux autres, font facilement confiance, et sont souvent à la recherche d’une relation qui leur permet de se structurer. Elles préfèrent valoriser le désir de l’autre plutôt que de s’occuper du leur. Elles ont beaucoup d’amour à donner, sont habitées par le doute, le désir de toujours mieux faire, d’être à la hauteur, d’être nécessaire et essentielle à l’autre. Elles sont dépendantes affectivement de l’autre et facilement sujettes à la culpabilité. Lorsque ces victimes sont de sexe féminin, ce sont des femmes d’une grande intelligence, séduisantes et extrêmement généreuses. Elles font alors de merveilleuses proies pour glorifier l’ego de l’autre, qui profitera en même temps de leurs joies intérieures.
Pour la victime, attirer ce genre de relation n’est pas une fatalité. Mais, le seul moyen pour elle de pouvoir sortir de ce jeu destructeur est de lâcher prise en devenant consciente de ce qui se passe, d’écouter son cœur et de dire « NON » quand celui-ci lui dit « NON ». Pour qu’il y ait manipulation, il faut que la victime accepte de se laisser maltraiter et manipuler. Il ne s’agit pas pour elle d’entrer dans la culpabilité, cela ne servirait à rien (ou alors très brièvement, juste pour une auto-correction de base…!), mais encore une fois de devenir consciente de ce qu’il est en train de se jouer, d’accepter de sortir des enseignements du passé disant qu’il faut être en priorité bon pour les autres, être essentiel aux autres avant d’être essentiel à soi-même et ainsi de suite… Ceci est encore plus vrai pour les femmes qui ont appris sur les genoux de leur mère, qu’une femme doit être en priorité au service de son homme… !
Dire “NON”, c’est le plus beau des cadeaux que l’on puisse se faire à soi-même et à l’autre. On lui donne ainsi le choix, soit d’aller se chercher une autre victime … soit de sortir de ce jeu… !